Du 20 juillet au 3 août, la promotion de Master II Xiphias gladius, accompagnée de cinq enseignants-chercheurs encadrants, a effectué un voyage d’étude à Majunga et dans la capitale, Antananarivo.
Ce déplacement a constitué une expérience à la fois académique, professionnelle et culturelle, permettant aux étudiants d’approfondir leurs connaissances dans les domaines de la pêche, de la recherche marine et de la gestion environnementale à Madagascar, tout en découvrant le patrimoine national.
Moments forts du programme
CDA (Centre de Développement de l’Aquaculture)

Au sein du Centre de Développement de l’Aquaculture, les échanges ont porté sur la mission, la vision et les réalisations de cette institution phare du secteur aquacole. Les discussions ont mis en avant les techniques d’élevage, la diversité des espèces exploitées, ainsi que les innovations mises en œuvre pour renforcer la durabilité et améliorer la productivité. Les relations étroites du CDA avec les communautés locales, notamment à travers des projets orientés vers la sécurité alimentaire et la création de revenus stables, ont également été soulignées. Enfin, un regard prospectif a été posé sur les perspectives d’expansion de l’aquaculture à Madagascar.
Rencontre des chaînes de valeur halieutiques à Mahajanga
Les visites ont permis d’explorer l’ensemble de la chaîne de valeur des produits halieutiques. Au sein des sociétés de pêche, l’attention a été portée sur les infrastructures industrielles, les méthodes de capture, de traitement et de conservation, ainsi que sur l’organisation des filières d’exportation. Ces découvertes ont été complétées par une immersion dans la petite pêche traditionnelle et artisanale, marquée par l’ingéniosité des techniques locales et le rôle central des communautés. La rencontre avec les associations de pêcheurs a permis de mieux comprendre les réalités socio-économiques auxquelles ils font face, tandis que la visite des marchés locaux a révélé l’importance du commerce halieutique dans la vie quotidienne, ainsi que la dynamique entre pêche artisanale et industrielle.


Recherche et innovation scientifique
Les visites du laboratoire d’AQUALMA et du Centre National de Recherches Océanographiques (CNRE) ont permis de découvrir deux piliers de la recherche appliquée dans le domaine marin et aquacole. AQUALMA s’est distinguée par ses travaux sur la sélection génétique et la conservation d’espèces stratégiques pour l’aquaculture. Le CNRE, quant à lui, a présenté son rôle d’institution scientifique de référence, productrice de données indispensables à la gestion durable des ressources naturelles. Ces échanges ont mis en évidence l’importance du lien entre recherche scientifique, innovation technique et politiques de gestion.


Gouvernance halieutique et environnementale
La rencontre conjointe avec le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue (MPEB) et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) a offert une vision globale des politiques publiques en matière de gestion durable des ressources marines. Les échanges ont abordé les stratégies nationales, les enjeux de la pêche artisanale et industrielle, ainsi que les défis posés par la conciliation entre exploitation des ressources naturelles et conservation de la biodiversité. Cette articulation entre économie bleue et gouvernance environnementale a mis en lumière les complémentarités entre développement socio-économique et durabilité écologique.
Dans le même cadre, une visite au Conseil Supérieur de la Pêche (CSP) a permis de découvrir les mécanismes concrets de surveillance et de régulation de la pêche. Les responsables du CSP ont présenté la manière dont ils procèdent pour assurer le suivi des activités halieutiques, les moyens techniques et humains dont ils disposent, ainsi que les défis rencontrés pour garantir une exploitation durable des ressources. Une attention particulière a été portée sur leurs approches face à la pêche illicite, incluant la prévention, le contrôle et les mesures correctives. Ces échanges ont illustré comment la régulation et la surveillance viennent compléter les politiques publiques, contribuant à la gestion responsable et durable des ressources marines.




Ouverture culturelle et institutionnelle
Au-delà des dimensions techniques et scientifiques, le programme a intégré des visites culturelles et institutionnelles, notamment au Rova et à l’Académie Malagasy. Ces moments ont offert une plongée dans l’histoire et le patrimoine malgache, tout en reliant identité culturelle et enjeux contemporains de développement durable.


Ce voyage a constitué une occasion unique de mettre en résonance les savoirs théoriques avec les réalités du terrain. Les rencontres et les échanges ont permis d’approfondir la compréhension des enjeux liés à la durabilité, tout en favorisant une meilleure appréhension des interactions entre acteurs institutionnels, industriels et communautaires. Au-delà des connaissances acquises, ces moments de partage et d’ouverture sont venus enrichir l’expérience humaine et renforcer les perspectives futures de collaboration dans le domaine halieutique et aquacole.